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Loi anti promo : une véritable aberration

En cette période de forte inflation, le gouvernement invoque le pouvoir d’achat pour demander aux distributeurs de faire des efforts, ce qui est compréhensible. Ce qui l’est moins, et c’est un euphémisme, c’est de ne pas leur permettre de proposer de trop grosses promotions. En effet, le 1er mars 2024, la loi « Descrozaille » entre en vigueur et les supermarchés ne pourront plus proposer de promotions au-delà de 34 % dans les rayons droguerie, parfumerie, hygiène et entretien.

On se demande où est la cohérence ? Surtout quand on entend le Président de la République inciter les grandes surfaces à vendre leurs produits sans marge et les carburants à perte.

En 2018, une loi analogue a été promulguée pour les produits alimentaires (loi Egalim) pour protéger les paysans et les producteurs victimes de la guerre des prix entre les grandes surfaces qui, au final, les pénalisent. Les parlementaires à l’origine de la nouvelle loi ont évoqué une volonté analogue, à savoir protéger les fournisseurs. La grande différence tient au fait que, dans ce cas, les acteurs du secteur de l’hygiène ou de l’entretien ne sont pas les paysans mais des multinationales comme Procter et Gamble (couches pampers), Colgate-Palmolive, Unilever (Dove, Signal…). Ont-elles vraiment besoin d’un coup de pouce ? Il est permis d’en douter. Car contrairement à ce qu’affirment les défenseurs du texte, cela ne touche pas ou très peu les petites PME.

Voulue pour aider les industriels dans les négociations, la loi « Descrozaille » est fortement critiquée par les distributeurs et ne fait pas l’affaire des consommateurs qui comptent justement beaucoup sur ces rabais pour alléger leurs dépenses.

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire ne s’est pas prononcé sur la question du moratoire mais il a récemment rappelé qu’il était opposé au plafonnement à 34 %. II est encore temps de faire preuve de bon sens et d’autorité.