L’Assemblée nationale a adopté, fin mars 2023, le projet de loi pour encadrer l’organisation des JO 2024. Ce texte comporte une vingtaine d’articles dont une grande majorité sont relatifs à la sécurité avec le renforcement des sanctions en cas d’intrusion dans un stade, l’installation de scans corporels à l’entrée des sites de compétition, l’extension des enquêtes administratives aux athlètes, à certains médias ou sponsors…
Mais une mesure retient tout particulièrement l’attention : l’utilisation pour les besoins de sécurité de la vidéosurveillance algorithmique (VSA) par des caméras dites « intelligentes ».
Dans quel but ? l’objectif de la VSA est de « détecter, en temps réel, des événements prédéterminés susceptibles de présenter ou de révéler ces risques et de les signaler ». Pour ce faire, on utilise des caméras de surveillance classique, mais dont les images sont analysées par l’intelligence artificielle. Le fonctionnement de la VSA repose donc sur ce qu’on appelle du « machine learning » ou apprentissage automatique, c’est-à-dire qu’à partir des données fournies à l’algorithme, celui-ci va apprendre à reconnaître un « comportement suspect ». En cas d’alerte repérée par ces yeux algorithmiques, il sera décidé, ou non, de l’envoi des forces de l’ordre sur le terrain.
Mais c’est là que réside la difficulté : qu’est-ce qui peut être considéré comme un « comportement suspect » ? S’il s’agit de repérerun mouvement de foule, d’un bagage abandonné ou de présences inhabituelles, cela ne pose pas de problème. Mais la réalité est infiniment complexe, aussi il est difficile de stéréotyper des mouvements correspondants à des actions particulières.
Ce dispositif expérimental doit prendre fin en décembre 2024, mais les opposants à ce texte considèrent qu’il est liberticide et craignent que les JO ne servent que de tremplin pour généraliser par la suite ce type de surveillance à la population. Et bien que la reconnaissance faciale soit écartée, ils redoutent une dérive à la chinoise.
On peut résumer le problème en disant qu’il s’agit de trouver un juste équilibre entre la défense des libertés publiques et les nécessités de maintien de l’ordre et de sécurité pour les JO.
Nous n’entrerons pas dans ce débat , chacun se fera sa propre opinion.