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Le droit à l’oubli bancaire : une seconde chance enfin accessible

L’interdiction bancaire est une mesure qui touche les personnes ayant émis un ou plusieurs chèques sans provision, entraînant une inscription au Fichier central des chèques (FCC). Cela les empêche d’émettre de nouveaux chèques et de bénéficier de certains services bancaires, comme l’autorisation de découvert ou la délivrance de chèques et cartes bancaires. Par ailleurs, les individus inscrits au Fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP) se retrouvent dans une situation similaire, où l’accès au crédit devient limité. Cette situation, souvent désastreuse, peut durer plusieurs années, selon la nature de l’incident ou de la procédure.

Le droit à l’oubli bancaire, instauré par la loi Lagarde de 2010 et renforcé par la loi Hamon de 2014, permet de réduire la durée d’inscription des personnes fichées au FICP. Ce droit a pour objectif d’offrir une nouvelle chance financière aux personnes ayant surmonté des difficultés passagères. Il permet aux individus concernés de voir leur inscription effacée plus rapidement, en facilitant ainsi leur réinsertion financière. En effet, après un incident de paiement ou une procédure de surendettement, la durée d’inscription au FICP est réduite à un maximum de cinq ans, contre huit ans auparavant, et celle relative à un plan de surendettement ne peut excéder sept ans.

Pour bénéficier de ce droit, les personnes doivent effectuer plusieurs démarches : vérifier leur éligibilité, contacter leur banque pour initier la radiation, ou encore saisir la Banque de France si des difficultés persistent. Ce processus est crucial, car une fois la radiation effectuée, l’accès au crédit et aux services bancaires devient de nouveau possible. Les personnes bénéficiaires du droit à l’oubli bancaire peuvent ainsi retrouver une autonomie financière, contracter des crédits, ou même ouvrir un compte bancaire sans obstacles.

Cependant, malgré ses avantages évidents, le droit à l’oubli bancaire connaît certaines limites. D’une part, un manque d’information et des démarches administratives complexes peuvent décourager les personnes éligibles. D’autre part, bien que les délais de radiation aient été réduits, certaines banques restent réticentes à accorder du crédit à des anciens fichés, stigmatisant ainsi encore ces personnes. Ce phénomène soulève des inquiétudes concernant le risque de récidive de surendettement, car les individus peuvent se retrouver exclus à vie du système financier si les conditions ne sont pas réunies pour leur réinsertion complète.

Pour améliorer le droit à l’oubli bancaire, plusieurs pistes sont envisagées, comme une nouvelle réduction des durées de fichage, notamment pour les incidents mineurs, ou encore l’automatisation de la radiation sans démarches supplémentaires de la part des personnes concernées. Une meilleure information, via des campagnes de sensibilisation, et un accompagnement renforcé pourraient également faciliter l’accès à ce droit pour les personnes les plus vulnérables. À plus long terme, une harmonisation des pratiques européennes pourrait permettre de renforcer la cohésion des systèmes financiers et d’assurer une meilleure prise en charge des situations d’endettement dans l’ensemble de l’UE.

Le droit à l’oubli bancaire représente une avancée majeure pour les millions de Français confrontés à des difficultés financières. En offrant une véritable seconde chance, ce dispositif permet de lutter contre l’exclusion bancaire et favorise la réinsertion économique et sociale. Malgré certaines limites, son impact positif est indéniable et devrait encore se renforcer avec les évolutions à venir.

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