Dans un précédent article nous vous avions parlé de l’instauration du bonus réparation. Cette aide, créée par une loi de 2020 et mise en place en décembre 2022, est destinée à prendre en charge une partie du coût des travaux, pour inciter les consommateurs à faire réparer leurs appareils électriques et électroniques plutôt que d’en racheter des nouveaux à la première panne.
L’aide, d’un montant variable, devait couvrir environ 17% de la facture totale de réparation. Elle a progressivement été étendue à d’autres domaines (textile, articles de sport, articles de bricolage et de jardin, meubles) dans le but de réduire le gaspillage.
Mais comme toujours, quand un coup de pouce est donné aux consommateurs, les intermédiaires se chargent de « détourner » l’aide publique à leur profit. Ce phénomène est général comme on a pu le voir pour les aides à la rénovation, ou à l’installation de pompes à chaleur ou de panneaux solaires.
Ainsi, l’association de consommateurs CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie) révèle que, depuis que cette aide à la réparation est effective, le coût de ces réparations a augmenté de 10 à 15%. Conséquence : en 2023 alors qu’on attendait environ 500 000 réparations il n’y en a eu que 165 000 !
Cette augmentation des prix des réparations est due en partie à la hausse des coûts des matières premières. Le système est également handicapé par le nombre insuffisant de réparateurs certifiés « QualiRépar » , les seuls à pouvoir vous faire bénéficier de ce coup de pouce. Cette situation pousse parfois les réparateurs à un certain opportunisme.
Pour pallier ce phénomène, des nouveaux critères de labellisation et une clause de modération tarifaire sont mis en place depuis le 1ier janvier 2024. Cette clause oblige tous les réparateurs agréés au titre du bonus réparation à maintenir leurs prix entre 2023 et 2024 sous peine d’être exclus du dispositif.
En conclusion, pour garantir l’efficacité à long terme du fonds réparation, la CLCV préconise de faire jouer la concurrence et incite les pouvoirs publics à exercer une surveillance constante des tarifs.