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Shrinkflation : l’état réagit

Le gouvernement semble vouloir s’engager dans la lutte contre la shrinkflation et répondre ainsi à la demande des consommateurs qui souhaitent être mieux informés sur ce sujet. Il va soumettre à Bruxelles, en mars 2024, un projet d’arrêté contraignant afin d’obliger les distributeurs à signaler clairement la pratique qui vise à ne pas changer le prix d’un produit mais à en réduire la quantité.

L’arrêté prévoit d’imposer aux supermarchés de faire figurer, sur les références ayant fait l’objet d’une réduction des portions, la mention « pour ce produit, la quantité vendue est passée de X à Y et son prix au (préciser l’unité de mesure concernée) a augmenté de x% ou d’x». Cette mention devrait être placée directement sur l’emballage ou sur une étiquette attachée ou placée à proximité de ce produit, de façon visible et lisible.

Nous vous avons déjà alerté à plusieurs reprises sur ce phénomène, dit du shrinkflation, qui se propage dans les rayons de nos supermarchés mais pas que: il gagne d’autres secteurs de la consommation comme par exemple la restauration (grammage de viande plus faible, moins de frites,…), afin d’éviter de franchir un seuil de prix qui détournerait l’acheteur du produit.

Devant la prise de conscience des clients, les marques rivalisent d’astuces pour faire passer la pilule. Ainsi elles accompagnent ces agissements en prétextant d’innovations ou d’évolutions de recette : moins de sel ou de sucre, moins d’additifs,.. Le cas le plus cité est celui du fromage fondu dit « petit Kiri » : le produit a effectivement fondu de 10 %, passant de 20 à 18 grammes. Pour se justifier le groupe Bel évoque une recette plus naturelle, sans additif, fabriquée avec du lait français et réfute les accusations de shrinkflation. Mais ne soyons pas dupes, il s’agit bel et bien d’une hausse de prix masquée.

Il va sans dire que les industriels de l’agroalimentaire s’opposent à cet arrêté et les distributeurs sont réticents car ils y voient une source de travail supplémentaire. Cependant, s’il ne contrevient pas aux règles commerciales européennes, l’arrêté pourrait être promulgué dès mars ou avril 2024.

Cette initiative souhaite éviter les mauvaises surprises aux les consommateurs, c’est bien, mais malheureusement elle n’est pas de nature à faire baisser les prix.