Avec son packaging attrayant, son petit prix et ses saveurs récréatives, la cigarette électronique jetable, ou puff, se répand à vitesse grand V. Ce succès est amplifié par les réseaux sociaux où des campagnes d’influence ciblent les jeunes. Si son « petit » prix contribue à son succès, on ignore bien souvent qu’elle contient entre 0 et 20 milligrammes/millilitre de nicotine. Et, bien qu’interdite à la vente aux mineurs, un jeune français sur dix confie avoir déjà acheté une cigarette électronique jetable en 2022. L’observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) ne fait que confirmer cette tendance : l’utilisation par les adolescents de la cigarette électronique a triplé entre 2017 et 2022.
Les dangers des puffs
En raison de son impact sur la santé des consommateurs et sur la planète, une vingtaine d’experts (médecins, tabacologues et défenseurs de l’environnement) appelle à l’interdiction des cigarettes électroniques jetables en France. Ils soulignent queloin d’être un outil de sevrage tabagique, les cigarettes électroniques représentent un danger environnemental et de santé publique et qu’elles constituent une porte d’entrée au tabagisme. Ils indiquent qu’onmet de la nicotine en contact avec des cerveaux très jeunes, qui vont s’y habituer et devenir addicts. De plus, les sels de nicotine entrant dans la composition des puffs peuvent provoquer des inflammations des voies respiratoires.
Pour l’environnement et la planète, la situation n’est pas meilleure. Les composants non biodégradables et non recyclables des vapoteuses jetables (plastique, lithium, métaux lourds) ne sont pas sans impact et peuvent engendrer une pollution de l’eau et des sols. Une étude américaine indique que la cigarette électronique est responsable de 450 000 tonnes de déchets par an.
Cela ne décourage pas les industriels du secteur qui ont mis les puffs au cœur de leur stratégie en dépensant des milliards pour promouvoir ses produits « sans tabac » sur les réseaux sociaux et entraîner ainsi les enfants et les adolescents dans un piège particulièrement sournois.
Vers une interdiction en France ?
Déjà interdite en Belgique, en Allemagne et en Irlande, la puff pourrait t’elle connaître le même sort en France ? Une proposition de loi allant en ce sens a été déposée par une soixantaine de députés. Elle devrait être discutée à la rentrée de septembre 2023. Le précédent ministre de la Santé a affirmé être « favorable à l’interdiction des ‘‘puffs » car ils mènent les jeunes vers le tabagisme qui tue pourtant déjà près de 75 000 personnes par an ».
Pour l’heure, aucune date d’interdiction n’a été communiquée.
