L’inflation sur les billets d’avion poussent de nombreuses personnes à trouver des moyens pour payer moins cher. Parmi les astuces les plus discutées figure le skiplagging. Si l’idée peut sembler intéressante pour économiser quelques centaines d’euros, elle n’est pas sans conséquences.
Définition du skiplagging
Le skiplagging, ou “sauter l’escale”, est une pratique qui consiste à acheter un billet d’avion avec une escale dans la ville où l’on souhaite réellement se rendre, puis à quitter l’avion à cette escale sans prendre le vol suivant. Cette méthode est souvent utilisée pour obtenir des billets moins chers, car les vols avec escale peuvent être moins coûteux que les vols directs vers la ville d’escale.
Donnons un exemple: un billet Paris–Barcelone avec escale à Ibiza coûte 170 €, alors qu’un vol direct Paris–Ibiza vous reviendrait à 225 €. En descendant à Ibiza lors de l’escale, vous économisez… en apparence.
Qu’est-ce qui peut expliquer les différences de prix ?
La raison est simple : les compagnies aériennes fixent leurs tarifs non pas en fonction de la distance, mais en fonction de la demande et des stratégies commerciales. Un vol direct est souvent plus cher, car il est plus recherché. Par ailleurs, certaines compagnies privilégient le remplissage de leurs hubs (leurs plateformes de correspondance majeures), ce qui peut rendre certains itinéraires avec escale artificiellement moins chers.
Légalité de la pratique
Sur le plan juridique,cette pratique n’est pas illégale. Aucun texte de loi ne l’interdit explicitement. Cependant, il viole les conditions contractuelles des compagnies aériennes. En réservant un billet, vous acceptez de respecter l’intégralité du parcours prévu. Le fait de ne pas embarquer sur un segment est considéré comme un manquement contractuel, voire une forme de fraude selon les compagnies. D’ailleurs, certaines compagnies (American Airlines, Air France ou Air Canada, …) l’interdisent explicitement dans leurs conditions générales.
Pour quelles raisons les compagnies aériennes s’opposent au skiplagging ?
Tout d’abord, cette pratique a un impact financier négatif pour les compagnies, car elle permet aux passagers d’exploiter des failles dans leur stratégie tarifaire, entraînant une perte de revenus. De plus, cela pose des problèmes opérationnels, notamment en matière de gestion des bagages et de planification des sièges. Enfin, cette pratique peut perturber la disponibilité des sièges pour les passagers qui souhaitent réellement voyager vers la destination finale.
Quels sont les risques encourus
En pratiquant le skiplagging, vous vous exposez, possiblement, à divers désagréments :
- perte des bagages : les bagages enregistrés seront acheminés à la destination finale, pas à l’escale où vous descendez. Si vous faites du skiplagging, voyagez uniquement avec un bagage cabine,
- itinéraires annulés : si vous ne montez pas à bord d’un segment de vol, tous les segments suivants sont automatiquement annulés. Cela rend le skiplagging inutilisable pour un voyage aller-retour,
- facturation de la différence de prix entre le billet acheté et le tarif réel pour la destination atteinte,
- réacheminement imprévu : si votre vol initial est annulé, la compagnie vous proposera un autre vol vers la destination finale, pas vers l’escale. Vous risquez donc de ne jamais passer par la ville souhaitée,
- sanctions à long terme : la compagnie peut fermer votre compte fidélité, vous interdire de réserver à l’avenir, ou vous poursuivre en justice (c’est extrêmement rare mais c’est déjà arrivé).
En résumé, le skiplagging est une pratique qui, bien que légale au sens strict, est controversée. Tentante pour économiser de l’argent, elle comporte des risques non négligeables. Soyez conscient que ce n’est pas une astuce miracle. Il est essentiel de bien peser les avantages et les inconvénients avant d’y recourir. Dans la plupart des cas, une bonne planification, une flexibilité sur les dates, et la comparaison intelligente des vols sont plus sûres et plus efficaces pour voyager moins cher.