La vente de produits sans emballage, sans plastique, sans déchets superflus, mais dans des contenants réutilisables est décrite comme une pratique de consommation avec un impact limité sur l’environnement. Mais, bien que perçue comme écologique, la vente en vrac peut paradoxalement générer du gaspillage et des problèmes d’hygiène, si elle n’est pas bien gérée. Car dans ce mode de distribution, l’emballage prédéterminé par l’industriel disparaît.
Or, l’emballage des produits a son utilité :
- Il permet la protection et le stockage du produit en limitant les chocs et les pertes, notamment lors du transport.
- Il a un rôle marketing de reconnaissance de la catégorie de produit ou de la marque. Il sert de support pour communiquer un certain nombre d’éléments : composition, date limite de consommation, instructions de stockage, conseils de cuisson, etc. On peut affirmer que quand l’emballage disparaît, des informations utiles disparaissent.
- Il a des fonctions environnementales, liées au fait de limiter la taille de l’emballage et privilégiant certains types de matériaux, en particulier, recyclés et recyclables.
Il revient donc aux consommateurs et aux distributeurs de remplir ces différentes fonctions. Ils peuvent y accorder plus ou moins d’importance, en en privilégiant certaines par rapport à d’autres. Cela inclut l’éducation sur la gestion des produits, la réutilisation des contenants et la sensibilisation aux enjeux de sécurité alimentaire.
L’appropriation des fonctions de l’emballage n’est pas toujours chose facile. Il existe une « face cachée » du vrac, avec des effets néfastes sur la santé, l’environnement ou l’exclusion sociale. Le vrac peut conduire à des problèmes d’hygiène ou de mésinformation, si les consommateurs n’étiquettent pas correctement leurs bocaux ou réutilisent un emballage pour un autre usage. Par exemple, utiliser une bouteille de jus de fruits en verre pour stocker de la lessive liquide peut être dangereux si tous les membres du foyer ne sont pas au courant de ce qu’elle contient
Conclusion : Après une période de croissance suivie d’un ralentissement durant la pandémie, le vrac reprend de l’ampleur. Et ce n’est qu’un début, la loi anti gaspillage prévoit que d’ici 2030, 20% de la surface de vente des magasins de plus de 400 m² devra être consacrée au vrac. Si la réglementation impose une part de vente en vrac croissante, est un pas dans la bonne direction, elle doit être accompagnée d’initiatives visant à éduquer et à soutenir les consommateurs dans cette transition. Cela permettra de s’assurer que le vrac ne rime pas seulement avec écologie, mais qu’il soit également une pratique accessible et bénéfique pour tous.