Les assurances obsèques sont un type de contrat permettant aux souscripteurs de financer, en partie ou en totalité, leurs funérailles afin d’épargner cette charge à leurs proches. Bien que largement souscrits en France (près de 5 millions de contrats pour un total de 1,8 milliard d’euros en cotisations), ces contrats présentent plusieurs pièges qu’il est indispensable de connaître et d’éviter.
Contrairement aux assurances-vie qui permettent de faire fructifier un capital, les assurances obsèques garantissent seulement un montant fixé pour couvrir les frais d’obsèques. Elles ne constituent aucunement un investissement. Les cotisations versées sont « à fonds perdus » : elles ne s’ajoutent pas au capital mais servent uniquement à financer le contrat. Ainsi, selon le moment du décès, le souscripteur peut payer bien plus en cotisations que le capital qui sera versé. Ces contrats sont une affaire juteuse pour les assureurs et les entreprises de pompes funèbres qui les proposent. Mais ils ne sont pas toujours une bonne affaire pour leurs détenteurs, loin s’en faut. Aussi, il est important de bien évaluer le montant des funérailles et de comparer les offres pour éviter une charge trop lourde.
De plus les frais associés aux contrats d’assurance obsèques peuvent considérablement réduire le capital destiné aux funérailles. Frais d’entrée, frais sur les versements, frais de fractionnement des primes, entre autres, sont rarement expliqués de manière claire. Certaines entreprises prélèvent jusqu’à 5 % de frais sur le capital garanti, ce qui réduit significativement le montant effectivement réservé aux funérailles. Il est donc essentiel, avant de signer, de comparer les frais entre différents assureurs pour éviter les contrats trop coûteux.
Autre piège, la plupart des assurances obsèques comportent un délai de carence, généralement d’un à trois ans, pendant lequel le capital ne sera versé qu’en cas de décès accidentel. En cas de décès par maladie durant ce délai, seules les cotisations versées seront remboursées, mais le capital ne sera pas versé aux bénéficiaires. Cela permet aux assureurs de se protéger contre les souscriptions motivées par une espérance de vie limitée. Il est conseillé d’opter, si possible, pour un paiement unique qui permet de contourner ce délai de carence.
Par ailleurs, il faut savoir que le coût des funérailles varie fortement selon les régions et les prestations choisies, avec une moyenne de 4 000 à 5000 € pour une inhumation classique en France. Cependant, ces coûts ont considérablement augmenté ces dernières années, et il est probable qu’ils continuent de croître. Il est donc important de bien estimer le montant nécessaire et de l’ajuster aux tarifs pratiqués dans la région pour éviter que le capital ne soit insuffisant le moment venu.
Les contrôles réalisés par la Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) et l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) ont révélé des pratiques commerciales abusives et des défauts d’information de la part de certains distributeurs d’assurances obsèques. Les consommateurs doivent s’assurer que le contrat est explicite sur le type de couverture, le montant exact des prestations et les conditions de versement du capital.
En résumé, pour éviter les écueils des assurances obsèques, il est recommandé de bien comparer les offres, de vérifier tous les frais associés, de bien calibrer le montant de couverture, et de s’assurer de comprendre les conditions précises du contrat, notamment les délais de carence et les exclusions de garanties.