Qui n’a jamais subi un vol retardé ou annulé ? Outre la déception liée à un voyage qui commence mal, il faut souvent entamer un bras de fer avec la compagnie aérienne pour espérer être remboursé et/ou être indemnisé. Pourtant depuis février 2004, une directive européenne assure à tous les voyageurs, au départ d’un pays de l’Union européenne, qui voit son vol annulé ou retardé de plus de trois heures, non seulement d’être remboursé, mais aussi d’être assisté, réacheminé et indemnisé. Mieux même, cette loi s’applique aux vols effectués depuis un pays situé en dehors de l’espace Schengen mais opéré par un transporteur de nationalité européenne. Ce dernier point signifie que, par exemple, sur un vol au départ d’Istanbul, vous pouvez être indemnisé si vous voyagez avec Air France mais pas avec Turkish Airlines.
Mais beaucoup de clients méconnaissent cette loi et perdent ainsi de l’argent.
Que dit-elle? Si, un passager remplit toutes les conditions, il pourra profiter d’une indemnité financière comprise entre 250 et 600 €, selon la distance parcourue, à partir de 1 500 km et jusqu’à plus de 3 500 km. Il faut aussi savoir que le prix du billet n’a aucune incidence sur le montant de l’indemnisation. Ainsi que vous ayez payé un billet 50 € ou bien 700 €, vous pouvez toucher l’indemnisation correspondante à la distance de votre vol retardé ou annulé.
Malheureusement, les compagnies aériennes, qui devraient vous informer de vos droits, oublient de le faire et ne facilitent généralement pas les démarches. Rebutés par les tracas, de nombreux voyageurs renoncent à entreprendre les formalités.
Pour un voyageur éclairé ce n’est pas insurmontable. Pour les autres, il existe de nombreux sites internet (Flightright, AirHelp , Vol-retardé,…) susceptibles de les aider. Ces officines connaissent parfaitement les démarches et obtiennent souvent plus de résultats qu’un particulier qui combat seul face à la compagnie aérienne. Elles se rémunèrent en prélevant un pourcentage des indemnités perçues.
La Commission Européenne est consciente des lacunes dans l’application des règles existantes, et des défaillances dans la mise en œuvre. Aussi, fin novembre 2023, elle a émis plusieurs recommandations afin d’améliorer les droits des passagers. Ces propositions visent à renforcer les mécanismes d’application et à introduire des règles pour les usagers aériens qui ont réservé leurs vols auprès d’un intermédiaire (Opodo,…). Attention toutefois, à ce jour, cette nouvelle loi n’a pas encore été votée.