Dans cette période d’inflation galopante les consommateurs attentifs se sentent, souvent à juste titre, trompés par les marques qu’ils ont l’habitude d’acheter régulièrement. En effet pour amortir la hausse de leurs coûts de production, les fabricants n’hésitent pas à multiplier les astuces pour ne pas augmenter fortement leurs prix. En la matière ils rivalisent d’inventivité pour imaginer de nouvelles stratégies commerciales.
La première astuce consiste à changer le poids en catimini, pour augmenter le prix au kilo sans changer le prix à l’unité. Alertés par des associations de consommateurs la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) a diligenté une enquête fin 2022. Elle a constaté des anomalies dans 11% des commerces visités et dans sept des 31 usines de conditionnement contrôlées et elle confirme que plusieurs entreprises réduisent les quantités de certains produits sans baisser le prix et ou sans en informer les consommateurs. Ce procédé n’est pas nouveau et est connu sous le vocable « shrinkflation« , (contraction du mot anglais shrink, rétrécir, et d’inflation) mais il tend à s’amplifier, dans cette période d’augmentation des coûts de production. Réduire les quantités d’une référence de produit n’est pas interdit par la loi, mais l’opération doit être transparente pour le consommateur, qui doit en être informé avant d’acheter. Cette pratique n’est donc pas illégale mais elle nuit à la bonne information des consommateurs. Si le nouveau poids est indiqué mais s’il n’est pas mentionné comme étant une nouveauté, la plupart des clients ne remarquent pas le changement de format surtout que très souvent le packaging reste inchangé.
Pour remédier à ce manque de transparence, le gouvernement étudie deux pistes : soit créer une application mobile afin de permettre aux consommateurs de dénoncer un problème en temps réel, soit obliger obliger la grande distribution à afficher clairement les modifications de poids ou de quantité.
Autre astuce très présente dans nos rayons les aliments vendus au format « familial », mais finalement « plus chers au kilo ou au litre ». Car les clients pensant faire des économies se tournent naturellement vers ce qu’ils pensent être une bonne affaire. Or, il arrive que le prix au kilo des grands formats soit plus élevé que celui du même produit vendu dans un conditionnement standard. Ce procédé n’est pas non plus illégal, un commerçant étant libre de ses prix. Cependant les consommateurs ne peuvent qu’être agacés face à telles pratiques qui s’apparentent à de la supercherie.
Enfin certaines enseignes annoncent, dans leurs catalogues de promotions, des réductions alléchantes (34 % sur le second ou 2 +1 gratuit) sans indiquer le prix de base du produit unitaire ce qui permet de le modifier à tout moment.
Consommateurs, redoublez de vigilance et n’oubliez surtout jamais que seuls les prix au kilo ou au litre permettent de comparer.