La note d’analyse de France Stratégie (Service du Premier Ministre) intitulée « Quelle sécurité d’approvisionnement électrique en Europe à l’horizon 2030 » s’intéresse à une question très importante : l’impact de l’augmentation de la part des sources d’énergies intermittentes et de la diminution de celle des sources pilotables dans le mix électrique.
La fermeture importante de centrales pilotables (nucléaire, charbon) se fait sans concertation avec les pays voisins, la décision de recourir à des importations en cas de manque de capacités pilotables, sans concertation également. Des configurations météorologiques risquent alors de menacer la sécurité d’approvisionnement en électricité, certes dans des situations rares, mais inadmissibles quant à leur durée. Seuls les gestionnaires de réseaux possèdent les données nécessaires à l’appréciation de ces problèmes et à leurs éventuelles solutions. Il est absolument nécessaire que leur collaboration devienne plus intense qu’elle n’est actuellement. Le gestionnaire de réseau national ne peut plus traiter seul les questions de sécurité d’approvisionnement de son pays. Les études doivent dépasser le cadre national.
Pour notre part, nous avons observé, dans différentes études (Australie du Sud, Californie), que la part des sources intermittentes pouvaient poser des problèmes graves lorsque leur part dépassait 30 à 40%. Ceci restera vrai tant que le stockage massif et industriel de l’électricité ne sera pas possible, ce qui sera certainement le cas d’ici 2030 et 2035 dans l’Union Européenne. Dans un communiqué, l’European Physical Society (30 juillet 2015) avait cité des études théoriques annonçant ces difficultés.
Les débats publics sur la politique énergétique n’ont pas donné sa place à cette question. Le but de l’auteur de la note d’analyse de France Stratégie, Etienne Beeker, était de fournir une base de réflexion solide et la plus complète possible. Ce qui est fait. C’est pourquoi, avec son accord, vous la trouverez référencée sur notre site et également ci-dessous :
Cordialement, Lionel Taccoen Directeur de la Lettre « Géopolitique de l’Electricité »